Je
m'étais alourdi encombré de pensées,
pâteux
de trop de vie, oppressé par mes choix .
Je me
sentais captif d'un habit trop étroit,
gonflé
de certitudes, empli de préjugés,
aveuglé
de pensées.
La
vie que j'habitais, bâtie sur des années
de confort
et d'efforts, me protégeait, croyais-je,
de ce
que j'exécrais. Cependant ma demeure,
par
manque d'entretien et par trop d'assurance,
s'en
vint à fissurer.
Elle
ne s'écroula point. Lentement se défit.
On
fit appel alors à ce que l'on trouva
de
potions, de remèdes. Rien n'y fit ou si peu.
On
jugea nécessaire d'ausculter plus avant
fondations
et ciments.
De ce
qu'on découvrit on garda le meilleur,
tâchant
d'évacuer l'instable et le fragile.
Le
tape-à-l'œil aussi. Une fois mise à nu
vint
la restauration de cette jouissance
en
voie de guérison.
Un
artisan soigneux riche de qualités,
philosophe
dans l'âme apporte chaque jour
le
juste ce qu'il faut à l'apprenti maçon,
maître
de l'édifice. Et lentement la vie
trouve
joie d'habiter.
© andré elleboudt